Fêter un an de plus : la joie, l’angoisse et le vertige du temps qui passe

Aujourd’hui, c’est ma fête. Ce moment que l’on associe souvent à la joie, aux vœux bienveillants et aux douceurs sucrées, s’accompagne chez moi d’un mélange de sentiments plus complexes. Bien sûr, je suis reconnaissant·e pour les marques d’amour et d’amitié qui illuminent cette journée, mais une autre émotion s’invite aussi : l’angoisse du temps qui file.
Il y a quelque chose de vertigineux à compter une année de plus. Chaque bougie soufflée est aussi un rappel du sablier qui s’écoule, lentement mais sûrement. Et, en silence, cette petite voix intérieure me questionne : "As-tu vraiment profité de ton temps jusqu’ici ?"
Je repense à ma jeunesse, cette époque où l’on a l’illusion d’avoir tout le temps du monde devant soi. J’avais des rêves, des idées, une énergie diffuse… mais pas toujours une direction claire. J’ai parfois choisi l’inaction, ou laissé la peur de mal faire m’empêcher d’essayer. Et maintenant, avec une maturité nouvelle, je ressens ce poids : celui des opportunités que je crois avoir laissées filer.
Mais est-ce vraiment du temps gaspillé ? Quand j’y pense, chaque moment, même ceux passés dans l’attente ou l’incertitude, m’a forgé·e. Ces phases d’inertie ont peut-être été nécessaires pour comprendre ce que je veux vraiment, pour me donner l’élan de me dépasser aujourd’hui.
Ce qui me hante parfois, c’est cette envie irrépressible de tout vivre, de tout voir, comme si la vie était une course contre la montre. Voyager partout, découvrir chaque recoin du monde, maîtriser mille compétences, nouer des liens profonds avec les gens qui croisent ma route... Et pourtant, je sais que c’est impossible. Cette peur de manquer de temps, elle est universelle. Elle nous pousse à chercher ce qui compte vraiment.
Alors aujourd’hui, plutôt que de laisser cette angoisse me paralyser, je veux la transformer en moteur. Je ne rattraperai jamais les occasions passées, mais je peux encore choisir de vivre pleinement les moments à venir. Dire oui à mes envies, même si elles me sortent de ma zone de confort. Dire non à ce qui ne nourrit ni mon cœur ni mon esprit.
En soufflant mes bougies cette année, je veux me souvenir que la vie n’est pas un compte à rebours, mais un espace où chaque instant peut devenir une opportunité, si je décide de lui donner du sens.
À tous ceux qui ressentent cette peur de manquer de temps, sachez que vous n’êtes pas seul·e. Et si, ensemble, on apprenait à ralentir et à savourer, au lieu de courir après un idéal insaisissable ?
Aujourd’hui, c’est ma fête, et je veux choisir d’avancer avec gratitude, curiosité et un brin de courage. Parce qu’après tout, vieillir, c’est aussi une chance.
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